Constatation et critique de l'équitation

Le Portugal a été la Mecque de l'art équestre, la plaque tournante des écuyers du monde entier. Le cheval est encore pour beaucoup une raison de vivre. Ils sont très traditionalistes et conservateurs. Ce sont les dignes successeurs de l'équitation de tradition française par le marquis de Marialval qui perpétra le style de M. de la Gueriniere et par la suite un des plus grands écuyers contemporains. Maître Olivera qui pratiqua le Baucherisme et que je connus à la quinta do brejo en 1982. Malheureusement le Portugal évolue à l'heure européenne et l'équitation n'est plus la même. Mais quant vous allez dans ce pays. Il ne faut pas seulement le regarder avec les yeux de la mémoire mais avec le cœur.

En France, l'équitation classique ne correspond plus aux principes que je défends, ni aux valeurs fondamentales qui sont les miennes.
Je suis Baucheriste. Mon maître m'a appris à monter avec le poids du cuir. Non avec un carcan et du poids sur le devant. A l'heure actuelle, on enseigne une école de force qui tombe sous le charme du gant de fer. On se préoccupe plutôt d'obéissance mécanique et de soumission que de légèreté. L'une des erreurs la plus courante et la plus grave consiste à pousser les chevaux avec des actions de jambes répétées afin d'établir une impulsion, et de l'autre pousser sur la main. Le résultat d'un tel comportement est de freiner et accélérer en même temps. Nous ne sommes pas loin de l'effet d'ensemble, mais très loin de la haute école. Beaucoup de cavaliers qui pratiquent la méthode dit allemande confondent genou et mollet.
Lors de ses leçons Baucher donnait des ronds de cuir à ses élèves qui les plaçaient entre le quartier de la selle et le genou. Quant l'élève relâchait la pression le cuir tombait. Maître Olivera disait, on doit éperonner d'un coup bref, mais jamais répéter lors d'une indication de position de jambe.

Mon point de vue sur ses nouvelles pratiques. Le cheval perd sa sensibilité épidermique. Le prétexte est que ces chevaux sont puissants et lourds. Erreur plus le cheval est lourd plus il fait des efforts pour trouver son centre de gravite.
Quant je vois les moniteurs actuels faire l'éducation des jeunes cavaliers, je me pose la question. Que sera l'équitation dans vingt ans? Lors des reprises de manège, les chevaux sont harnaches avec des artifices allant de la martingale allemande élastique, chanbons, colbert, gogue, cela dénote une ignorance et une incompétence totale à enseigner.
En fièvre à la compétition, les cavaliers consacrent peu de temps a la psychologie du cheval et s'en tiennent uniquement a la notation des juges. La notation des épreuves de dressage est une aberration. Il faudrait tenir compte de la manière dont le cheval est monte et non se focaliser sur le coté mécanique. Tenir davantage compte des airs relevés et non sur une équitation dite rasante. Les juges acceptent des chevaux montes en permanence sur des rênes tendues.
L'orientation du dressage classique devrait demander un cheval sur les hanches et léger a la main et non une ligne du dessus horizontale avec un appui permanent sur le bout du devant.
Pour conclure, j'espère que cette pratique de l'équitation sera seulement une mode qui passe.